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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 08:17

Petit tour d’Internet concernant le breton de Batz

 

 

  • Pour avoir une bonne idée du dialecte de Batz,  on peut lire l'étude d'Emile Ernault, publiée dans le bulletin 1882 de l'association archéologique  bretonne: lire
  • Atlas linguistique de Basse-Bretagne – 1927, un des points de la collecte de 1911 à 1913 est Batz-sur-Mer, on peut donc y apprendre 600 mots du dialecte de Batz en 1927. http://sbahuaud.free.fr/ALBB/

       (en 1911, le breton de Batz est déjà en état de dégénérescence : en 1875, l'informatrice de Léon Bureau,  utilise ur yarn pour une poule. En 1911, celle de Le Roux dit : ur poulete)

 

  • Exposition "Le Breton au pays de Guérande" présentation cap atlantique : Lire                                    (j'ai publié cet article - avec un commentaire critique -  sur mon blog ici :  Lire )

 

 

  • Le mémoire de maitrise d’Yves Mathelier (pour contacter l'auteur :)  yves.mathelier@laposte.fr

 

 

 

 

 

 

 

  •  Musée des marais salants sur cette affiche, on peut voir en bas de l'affiche que Gildas Buron y a ajouté une petite inscription en Breton de Batz !expo_enfants_batz-copie-2.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

KIOMP DE C'HOARI ER MIRDI !

 

Allons jouer au musée !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


 

 


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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 08:16

 

Le Breton de Batz-sur-Mer

Brehonñeik Baz

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Notes et références (10/10)

 

   1. ↑ Jean-Baptiste Nolin (1657-1708), La province ou duché de Bretagne divisée en Grandes Parties, qui sont la Haute, et la Basse Bretagne /

Le gouvernement general de Bretagne, comprenant les lieutenances generales de Bretagne et du Comté Nantois, 1695

   2. ↑ Yves Mathelier, P. 390

   3. ↑ Paul Sébillot, La langue bretonne, limites et statistique, 1886

   4. ↑ Bulletin archéologique de l'association bretonne, session du Croisic, 3e série, Tome 7, pp. 184-185

   5. ↑ http://sbahuaud.free.fr/ALBB/_09_Roll%20ar%20parrezio%F9-2.jpg [archive]

   6. ↑ cf. François Cadic, « La dernière bretonnante de la presqu'île », repris par Bernard Tanguy dans Ar Men n°25

   7. ↑ a et b Pierre Le Roux, Atlas Linguistique de Basse-Bretagne, 1927, [1] [archive]

   8. ↑ a et b Émile Ernault, Étude sur le dialecte breton de la presqu'île de Bourg de Batz, Bulletin archéologique de l'Association bretonne,

 session de Châteaubriant, pp. 212-249, 1882

   9. ↑ Christian-Joseph Guyonvarc'h, Aux origines du breton : Le glossaire vannetais du Chevalier Arnold von Harff, voyageur allemand du XVe siècle,

 Ogam-Celticum, 1984 (le texte original date de 1499), ISBN 2902761031

 

 

 

Sources et bibliographie

 

    * Gildas Buron, Exposition La langue bretonne au pays de Guérande, Musée des Marais Salants de Batz-sur-Mer, Octobre 2006.

    * Gildas Buron, Eléments et propositions pour l'autopsie d'un dialecte breton, Rennes, U.E.R. des Sciences Humaines, 1983

    * Gildas Buron, Les noms des salines en si-, in Bretagne et pays celtiques - Mélanges offerts à Léon Fleuriot, pp. 281-295,

collectif d'auteurs, PUR et Skol 1992.

    * Gildas Buron, la microtoponymie du marais salant guérandais : bilan et perspectives, Nouvelle revue d'onomastique, n°21-22 1993, n° 23-24 1994.

    * Gildas Buron, Le suffixe breton -ed dans l'onomastique guérandaise, Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Nantes

 et de Loire-Atlantique, Tome 133, 1998

    * Gildas Buron, La Bretagne des Marais Salants - 2000 ans d'histoire, Skol Vreizh, Morlaix 1999

    * Association Buhez, Parlons du breton, CD audio, Ouest-France, Rennes 2001

    * Léon Bureau, Traduction de la parabole de l'enfant prodigue, Revue celtique, vol. III n°2 p. 230, Paris juin 1877

    * Léon Bureau, Ethnographie de la presqu'île de Batz, Association française pour l'avancement des sciences, 1875.

    * Léon Bureau, Les Bretons des marais salants, Revue scientifique de la France et de l'étranger, 2e série n°7, 12 août 1876

    * Emile Ernault, Etude sur le dialecte breton de la presqu'île de Batz, Bulletin archéologique de l'Association Bretonne, 1882

    * Fañch Broudic, A la recherche de la frontière - la limite linguistique entre Haute et Basse-Bretagne aux XIXe et XXe siècles,

Ar Skol vrezhoneg, Brest 1995.

    * Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux bretons de Haute-Bretagne, Coop Breizh, Spézet 1990

    * Yves Mathelier, Le Guérandais - dialecte breton du pays nantais, Mémoire de maîtrise, 2005

    * Bernard Tanguy, La langue bretonne au pays de Guérande, revue Armen n°25, 1990

 

 

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 08:15


Le Breton de Batz-sur-Mer

Brehonñeik Baz

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Toponymie et onomastique (9/10)

 

Le recours à ces dernières ne permet pas de trancher la question avec certitude. Voici tout de même des éléments qui laissent à penser que le breton de Batz-sur-Mer aurait été le dernier représentant d'un dialecte guérandais disparu.

 

  •  Breton de Batz bihen ou biheñ, petit (autres dialectes bihan) :

 

        toponymes Le Locbihen à la Turballe, Le Pont Bihen à Guérande et Saint-Lyphard,

         Le Bihen à Pénestin, Le Bihin à Saint-André-des-Eaux,

         Le Nibehen (> *lennig bihen ?) à Guérande, Le Pourbien (> *poull bihen ?) à La Baule-

         Escoublac, et lieu-dit Port-Bihain à Saint-Molf (cité par Gustave Blanchard en 1883).

 

  • Noms de famille Le Bihen et Le Bihain en presqu'île guérandaise.

 

         Mais toponymes Coët Bihan et Fourbihan à la Turballe. De même, l'étude des toponymes

        régionaux révèle une minorité de formes anciennes en -en.

        Ex : Douar Bihan de Kerbéan (Batz-sur-Mer), noté Douart bian en 1658, Douar bihen

        en 1678, Douairbian et Douarbihan en 1679.

 

  • Breton de Batz tréo, vallée (KLT traoñ, vann. teno), déduit à partir de ou-tréo, en bas > toponymes Tromartin à Guérande (Tromarzin 1480),

       Troffigué à Guérande (Troffiguet 1549), Trologo à La Baule-Escoublac (Trologoff 1623),

        Kerantrou au Pouliguen (Querantrou 1678). L'évolution du groupe tn > tr semble attestée

        depuis le XVe siècle au moins dans la presqu'île de Guérande, au contraire du pays

        vannetais qui a conservé tn.


  • Breton de Batz fedein, fontaine (KLT feunteun, vann. fetan) cf. le toponyme Feden Go à Batz-sur-Mer (noté Fontaine Goff en 1680) >

        toponymes Le Goveden à Férel (*Er Goh Feden, la vieille fontaine) et Goffedin à Mesquer

        (idem). L'adoucissement de la consonne t > d est bien  présent, particularité inconnue

        ailleurs.

 

Phrases en breton de Batz-sur-Mer

 

Les exemples suivants, tirés des travaux de Léon Bureau et Émile Ernault[8], permettent de se faire une idée précise des particularités de ce parler.

 

    * « Pihaneñ a noñ chtri zo er vrasoc'h » ? (variante : vraseñ) > « Lequel de nous trois est le plus grand ? »

    * « Hia ez chèit sé erbèit d'heñ lakel » > « Elle n'a aucune robe à se mettre »

    * « Hañ bwéi venéi laret ke tchèit ter hi fot éhéoñ e wé » > « Il aurait voulu dire que ce n'était pas de sa faute

    * « En dèn a bif hou gourn kevèl » > « L'homme de qui vous demandez des nouvelles

    * « Un amezèir benak goudé, er yaweñkeñ a bwé vol dachtumèit hag a wé èt abar ur bro pèl-mat, hag anhéoñ hañ bwé débrèit vol pèh-ma en devwé »

> « Quelque temps après, le plus jeune avait tout ramassé et était allé dans un pays lointain, et là-bas il avait mangé tout ce qu'il avait

    * « Ur vèij anhéoñ, hañ fehé béi koñteñ-mat débreñ hi guarc'h aven er boèit ma er morc'h a zebreñ, mè nikoeñ ne ré nétre de-héoñ » >

« Une fois là-bas, il aurait été bien content de tirer sa subsistance de la nourriture que les porcs mangeaient, mais personne ne lui donnait rien.

    * « N'é ke puto det d'er gèr » > « Il n'est pas plutôt venu à la maison

    * « Ma me beét tchèit sérèit me lagadéo, hi beét ma dalèit » > « Si je n'avais pas fermé les yeux, tu m'aurais aveuglé

    * « Er vatèic'h a me sat » > « La servante de mon père

    * « De de yahat » > « A ta santé

    * « Me dochté ar gèr pi er glow déez me gamerèit » > « J'approchais de la maison quand la pluie m'a surpris

    * « A-blèic'h i zéo ? » > « D'où es-tu ?

    * « Ma foda lèc'h éma legn a rac'h ter boeik » > « Mon pot de lait est plein à ras bord

    * « Me de chelevou tchèit » > « Je ne t'écouterai pas

    * « Hañ ga de reñ glow ember » > « Il va pleuvoir tout à l'heure

    * « Azurh miteñ dezurh en nos » > « Du matin jusqu'au soir

    * « Pikèit ter ur geliéoñ » > « Piqué par une mouche

    * « Me forh tchèi bitèrh lakel mouid abars » > « Je ne peux pas du tout en mettre beaucoup dedans

 

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 08:14

Le Breton de Batz-sur-Mer

 

Brehonñeik Baz

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Le glossaire de Von Harff (8/10)

 

Le glossaire breton noté à Nantes en 1499 par le chevalier allemand Arnold Von Harff[9] présente des traits nettement sud-armoricains, peut-être comparables au breton de Batz après décryptage des sons rendus par les graphies moyen-allemandes de Von Harff.

 

Exemples :

 

  • sel : haelen (pour /ha:len/), Batz héleñ, mais vannetais halen.
  • eau : doir (pour /dur/), Batz dour, vannetais deur.
  • boire : hisit (rétabli en probable /ivit/), Batz eveit ou evet, vannetais ivein (mais Damgan ivat > infinitif en t aussi).
  • Dieu : Doie (pour /du:e/), Batz douhé
  • deux : duwe (pour /dow/), Batz do ou doé

 

 

von_harff_comment.JPG

 

 

Ce glossaire présente plusieurs limites : le lieu d'origine de l'informateur n'est pas précisé, ce qui laisse planer une incertitude ;

C.-J. Guyonvarc'h penche pour la presqu'île de Guérande. En outre Von Harff n'était qu'un simple curieux et a réalisé une notation approximative de

ce qu'il a entendu. On retiendra surtout de ce document unique, premier témoignage effectif sur le breton parlé, que la dialectalisation du breton

était accomplie à la fin du XVe siècle.

 

 

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 08:12

 

Le Breton de Batz-sur-Mer

Brehonñeik Baz

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Collecteurs du breton de Batz (7/10)

 

 

leon_bureau.JPG

 Léon Bureau

 

 (extrait de l'affiche de l'exposition

"La langue bretonne au pays de Guérande"

Musée des marais salants -Batz-sur-Mer)

 

 

Léon Bureau, industriel nantais et passionné de langues, fut le principal collecteur du breton de Batz. Il l'apprit vers 1875 au contact de différents informateurs, dont Marie-Françoise Mouilleron, qui exerçait la profession de porteuse de sel. Son intérêt pour le breton de Batz

s’expliquerait par une histoire peu banale : il aurait vécu un naufrage avec l’un des membres de la communauté bretonnante locale. 

Citons Emile Ernault[8], qui compila les notes de Bureau, puis Pierre Le Roux en 1910 (ALBB[7], Batz est le point d’enquête 90),

Dom Gaston Godu en 1942, Per Manac’h en 1959, Léon Fleuriot en 1960-61 et Donatien Laurent en 1962, qui tous interrogèrent des locuteurs.

Plus récemment, citons le rôle particulier de Gildas Buron, conservateur du Musée des marais Salants de Batz, qui a réuni une quantité appréciable d’informations sur le breton local au long de 25 années de recherches documentaires et d’enquête auprès des enfants et petits-enfants de bretonnants, et a rassemblé la plus grande part des sources connues.

Aujourd’hui on connaît du breton de Batz plus de 2000 mots et formes verbales issus de textes et de nombreuses notes, une chanson complète et deux bribes de chansons, et un court enregistrement d’un locuteur, M. Jean-Marie Cavalin, réalisé en 1959 par Per Manac’h. L’ensemble de ces données sera prochainement présenté dans un ouvrage de référence que prépare G. Buron.

   

Un cinquième dialecte du breton ?

Il est tentant de considérer le breton de Batz-sur-Mer comme un dialecte à part du fait de ses nombreuses particularités : en comparaison, il

est plus éloigné du vannetais que le léonard ne l'est du cornouaillais. Certains emploient même le terme de « breton guérandais », mais en

 l’absence regrettable d’études sur le breton parlé autrefois dans le reste de la presqu'île de Guérande, ou même de données antérieures au

 XIXe siècle, comment déterminer si ces particularités sont dues à l’isolement, ou si elles sont la marque d'un supposé dialecte guérandais ?

 Voici quelques éléments de réponse : 

 

Trois mots notés à Piriac en 1823

 En 1823, Edouard Richer collecta à Piriac-sur-Mer trois mots bretons qui semblent présenter les traits du breton de Batz-sur-Mer : 

    * garelé (plie, sorte de poisson) comporte, à côté du vannetais karlé, l’adoucissement de la consonne initiale k > g relevé à Batz-sur-Mer

dans des mots comme gorn et garreik. Cependant cette prononciation touche aussi dans le français régional des mots romans : gamion pour camion, etc. L’influence de la phonétique bretonne n’est donc pas certaine.

    * morgouilh, méduse, n'est pas attesté en breton de Batz. On notera toutefois l'emploi du très similaire « margouille » dans le gallo de la proche Brière, ce qui suppose la diffusion ancienne de ce mot dans le breton régional.

    * kourrikan (noté Kourican par Richer), variante de korrigan, est connu sous une forme identique à Batz-sur-Mer (témoignage recueilli par Gildas Buron) et au Pouliguen (« Grotte du Courican » citée par Aristide Monnier en 1891, aujourd'hui Grotte des Korrigans sur la carte IGN).

 

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 08:06

 

 

Le Breton de Batz-sur-Mer

Brehonñeik Baz

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Traits généraux du breton de Batz-sur-Mer (5/10)

 

J'ai rajouté les formes en dialecte vannetais pour une meilleure comparaison.

 

  Dialectologie

 

Le breton de Batz-sur-Mer était un dialecte de type nettement sud-armoricain, très proche du vannetais.

 

Citons les traits caractéristiques suivants :

 

  • chute du z intervocalique

      celui-ci disparaît dans la majeure partie du domaine bretonnant hors quelques

      lieux en Léon ;

 

Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
Treize trizeg trizeg triheik
Langue bretonne brezoneg brehoneg ou berhjoneg brehonñeik ou broñneik

 

  • traitement du z final
Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
vérité gwirionez (/gwirione/ ou /gwirionez/), guirioné   guirioñnec’h
vieux, ancien koz koh koh
 
  •     chuintement de s devant t

 

Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
étoile sterenn

stiren ou steren

prononcé chteren

  chtereñn

 

  parfois de s devant k

Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
fatigué skuiz

skuih

prononcé chuilh

 

chuih

 

  •     palatalisation de k

 

 

Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
pas (négation) ket

ket

prononcé tchet ou chet

tchet ou chet 

 

 

  •     traitement de certaines voyelles et diphtongues

 

 

Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
lune loar loer luer
chaud tomm tuem tuem
pied

troad

(oa est prononcé /wa/ ou /we/ en KLT)

troed trèt

 

 

  •    accentuation très marquée sur la dernière syllabe
  •     traitement de c’h

 

Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
pas (négation) c'hoar hoér uèr
rire c’hoarzhiñ hoarhein hwareñ

 

 

  •     article défini

 

Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
pas (négation) an, ar en, er en, er

 

  •     syntaxe de type vannetais

 

« Hi beét ma dalèit » = tu m'aurais aveuglé

 

 

Par certains côtés, le breton de Batz se distinguait nettement des différents parlers vannetais :

 

 

  •     lexique de type KLT

 

Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
eau   dour deur   dour
argent   arc'hant argant   arc'heñt
vallée   traoñ teno   tréo
dans, dedans   e-barzh abarh   abar, abars, e bar et e bars
paradis   baradoz barawiz   baradeis ou baradoeis
?   pelec'h menn   plèic'h et mèn

 

  

    sémantique semblable au KLT mais différente du vannetais

 

Français Breton KLT Vannetais Breton Batz
lavoir en Goëlo : stank en Trégor :stank kannañ

   lavoir : poull, oglenn ou goleri

stank en vannetais désigne un marais, un étang.

chteink pour lavoir

   

 

  •     forme du pluriel

 

Batz –éo, vann. –eù

 

 

  •     prononciation en -f du -v final

 

irif (aujourd'hui);

beif (vivant);

kleñf (malade);

marf (mort);

pif (qui ?)

C'est un trait commun au breton du Goëlo ; cette prononciation est

inconnue en vannetais, hormis au sud-est de Vannes.

 

  •      nombreuses prononciations différentes

 

Batz chti ou achti (voilà), vann. chetu (KLT /setu/ ou /cheteu/, Léonard : /set/), Batz trougaré (merci), vann. trugaré et bougalé (enfants)

contre bugale partout ailleurs ; Batz dobeir (faire), vann. gober, etc.

 

 

 

D’après les données de l’ALBB[7], c’est avec le breton des îles morbihannaises et du Goëlo que le breton de Batz présentait le plus d’affinités.

 Toutefois, aux dires de locuteurs du début du XXe siècle, l’intercompréhension avec les bretonnants voisins de Belle-Ile ou de la presqu’île de Rhuys était devenue quasi-impossible.

 

Selon Yves Mathelier (Le Guérandais..., pp. 369-370), l'étude de l'ALBB de Le Roux démontre que la proximité entre breton de Batz-sur-Mer et vannetais n'est en rien comparable à celle observée entre les trois dialectes du KLT : dans le domaine vannetais, aucun point ne comprend plus de 20% de prononciations identiques à Batz-sur-Mer.

 

 

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 08:05

 

Le Breton de Batz-sur-Mer

Brehonñeik Baz

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Survivances (4/10)

 

Le français régional comporte un nombre considérable de bretonnismes (une centaine environ).

 

Exemples tirés du vocabulaire paludier :

 

  •  dourer (de dour, eau), 
  • govérer (de gover, ruisseau) 
  • camladure (de kamm ladur, outil d'hydraulique du marais salant), etc.

La plupart de ces mots tombent en désuétude.

Citons aussi dans le langage courant :

       du linge

 

 

  •     merglé (de mergl, rouille) 
  • morson, bruit de la mer (de mor son, plus exactement mor séoñ en breton local)
  •  pourhic, coquillages grains de café (de pourc'hig, petit porc) 
  • de la soupe de blonic (de bloneg, oing)...

De nos jours subsiste une poignée de témoins directs ou indirects du breton local parfois en mesure d'apporter, encore en 2007, un mot ou une expression inédite. Il va sans dire que le cas devient très exceptionnel.

 De 1980 à aujourd'hui, Gildas Buron a recueilli ces derniers témoignages parmi lesquels l'expression originale et non dénuée d'humour :

 

« Kenavo, ma hi za ket hi skreñvo » (au revoir, si tu ne viens pas tu écriras).

 

 

buron.JPG Gildas Buron, conservateur du musée des marais salants à Batz-sur-Mer

 

 

 

Autre survivance du breton : les surnoms attachés à certaines branches familiales de Batz-sur-Mer.

Ex : Lagad Du, Tadic, Fanch, Guillouic,Job, etc.

En 2007, quelques-uns sont encore employés et compris.

 

A Batz-sur-Mer, la pratique tardive du breton est mal connue voire ignorée, souvent confondue avec la présence, dans le port voisin du Croisic, d'une importante communauté de pêcheurs bretonnants originaires de Cornouaille. La confusion avec le gallo est non moins fréquente.

 

 

 

 

Raisons du maintien tardif du breton à Batz-sur-Mer

 

batz_1851_rouargue.JPG

 

Le Bourg de Batz

au 19eme siècle

 

  

Géographie

 

 

Vaste zone de marais située à l’est de la presqu’île de Guérande, la Brière a joué un rôle de barrière aux influences romanes venant de l’est durant le Moyen Âge.

De plus, la commune de Batz-sur-Mer est à l’une des pointes occidentales de la presqu’île guérandaise.


 

Échanges commerciaux avec la Basse-Bretagne

 

Les paludiers vendaient leur sel dans toute la Basse-Bretagne : la connaissance du breton leur était indispensable, les bretonnants monolingues étant très majoritaires en Bretagne occidentale jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Sans cela, on peut estimer que le breton aurait été définitivement abandonné au moins cent ans plus tôt. Ainsi, les documents d’archives suggèrent que le bilinguisme breton-gallo était de mise dans la communauté locale depuis le XVIIe siècle au moins.

 

Les paludiers : une communauté à l’identité bien marquée

 

La communauté paludière se distingue par de nombreux traits particuliers, dont l’usage tardif du breton n’est pas le moindre. Une certaine endogamie alliée à une volonté de se démarquer des voisins gallos peut avoir contribué à maintenir le breton plus longtemps.

 

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 08:02

Le Breton de Batz-sur-Mer

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Les derniers locuteurs (3/10)

 

 

paludiers.jpg Paludiers en costume de noces vers 1900

 

 

Nés au village de Roffiat, ils se sont éteints entre 1960 et 1970.

 

derniere_locutrice.JPG Marie-Françoise Mouilleron interrogée par Léon Bureau aux alentours de 1875

 

(photo extraite de l'affiche "

 

 

Citons

·        M. Jean-Marie Cavalin dit « Yannik », enregistré en 1959,

      Un extrait d’enregistrement sur la page : http://sbahuaud.free.fr/BBB/

      Il est possible d’y entendre Jean-Marie Cavalin compter en breton guérandais.

 

  • Mmes Suzanne Moreau et Florestine Cavalin, interrogées par Léon Fleuriot en 1960 et 1961.
  • Une dame décédée en 1988 à l’âge de 99 ans avait parlé le breton dans son enfance au village de Kervalet.

 

  • Certains informateurs tardifs comme Marie-Françoise Le Berre, interrogée peu avant son décès en 1983, peuvent être considérés comme des

            locuteurs passifs de ce dialecte (compréhension totale mais incapacité à le           parler).

 

Des tentatives de transmission ont eu lieu jusque dans les années 1940 : Pierre Le Gal nota à cette époque quelques mots et phrases au contact de son grand-père bretonnant Guillaume Pain. Ce lexique est présenté dans l'exposition de Gildas Buron.

 

Pour information, l'abbé Cadic prétendit avoir rencontré en 1925 la dernière locutrice du breton local en la personne de Clémence Le Berre, alors âgée de soixante-douze ans, au village de Kermoisan[6]. Cette hypothèse doit à l'évidence être rejetée au regard des éléments ci-dessus ;

 l'existence même de Clémence Le Berre est douteuse : ni les registres d'Etat-Civil, ni la mémoire locale n'en ont souvenir... (info G. Buron).

 

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24 août 2010 2 24 /08 /août /2010 07:59

 

Le Breton de Batz-sur-Mer

Brehonñeik Baz

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Disparition du breton à Batz-sur-Mer (2/10)

 

Le bourg

Le breton s’est maintenu dans le bourg jusqu’au début du XIXe siècle, dans la rue du Four et au quartier de Kerbouchard.

 

Les villages paludiers (Roffiat dernier hameau bretonnant)

 

roffiat

Village de Roffiat

 

(Photo Flick-Tim Aerial)

 


 

Les villages concernés par la pratique tardive du breton sont, d’après Léon Bureau (Léon Bureau, Ethnographie de la presqu'île de Batz,

Association française pour l'avancement des sciences) en 1875 :

 

  • Kervalet


  • Kermoisan

 

  • Kerdréan

 

  • Beauregard

 

  • Kerbéan

 

  • Le Guho

 

  • Trégaté

 

  • Roffiat


villages paludiers regroupant au total 1320 habitants.

 

Mentionnons aussi Keralan en bord de mer, village de la fillette auprès de qui Pître de Lisle du Dreneuc collecta une chanson en breton en 1872,

Voir le lien 'merc'het a Kervalek' sur karrikell

ainsi que Penchâteau sur la commune du Pouliguen qui conserva des locuteurs tardifs.


chapelle_penchateau.JPG

Chapelle de Penchâteau (15eme siècle) –dernier hameau bretonnant de l’actuel Pouliguen 


C'est le Penchâteau (Penhastel) cité dans la chanson 'mer'chet a Kervalek'

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo :http://saint-yves-de-la-cote-nantes.cef.fr/

   


En 1875, Léon Bureau estime que le breton est la langue habituelle d'environ 400 personnes, mais ne cite pas le nombre de ceux qui savent le parler.

 

 

Il dit également que l'habitude de parler en français aux enfants est très récente (depuis 4 à 5 ans).

 

Le breton a servi de langue de communication jusque dans les années 1910-1920, principalement au village de Roffiat.

 

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 09:39

 

Le Breton de Batz-sur-Mer

Brehonñeik Baz

Blog Karrikell

 

 

Panneau bilingue entrée bourch baz / Photo :© Mikael Bodlore-Penlaez - 27/07/2007

 

  Cet article est une copie du 13/08/2010 de l'article de Wikipedia.

Ayant eu la permission de l'auteur de cet article Wikipedia, je me suis permis de l'éditer sur mon blog et d’y ajouter des cartes, des photos, des illustrations et de refaire entièrement la présentation. J’y ai mis quelques notes de mon cru : celles-ci seront indiquées en rouge.

Merci encore à l'auteur de l'article

Karrikell

 

Le breton de Batz-sur-Mer est la variante du breton parlé à Batz-sur-Mer (Loire-Atlantique), dernier vestige des parlers bretons du Pays nantais.

Les derniers locuteurs se sont éteints dans les années 1960.

 

La langue bretonne en Pays nantais (1/10)

 

Le breton a été parlé au Moyen Âge dans une large zone du Pays nantais s’étendant jusqu’à Lusanger, Nort-sur-Erdre, Vigneux-de-Bretagne, Bouée, et la frange littorale du Pays de Retz. Cette extension maximale, déterminée grâce à la toponymie, remonte au IXe siècle. Le bilinguisme breton-roman avait probablement cours dans de nombreuses parties de cette zone.

 

Par la suite, le breton a progressivement reculé vers l’ouest au profit du gallo, langue romane. On estime qu’il était encore parlé au XIIe siècle

 à l’ouest d’une ligne englobant Pierric, Guémené-Penfao et Montoir-de-Bretagne.

 

 

Carte_breton44_1.JPG

 

 

 

Plus près de nous, témoignages et documents permettent de connaître avec quasi-certitude l’aire de pratique du breton en Pays Nantais :

 

1695

La carte de Jean-Baptiste Nolin indique que le breton est encore parlé à l’ouest d’une ligne comprenant Férel, Herbignac, Saint-Lyphard, Guérande

 et Le Pouliguen ; Saint-André-des-Eaux et Escoublac (La Baule) sont en zone romane, mais à proximité de la limite breton-gallo.

   

 

costumes_bretons_1835.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 nollin

Carte de Jean-Baptiste Nolin (1695)

 

 

Les Bourgs de Saint-André et Escoublac sont en zone romane mais une partie de leur territoire semble bretonnant.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1806

L’enquête de Coquebert de Montbret indique que le breton est parlé au sud de la Vilaine à Férel, Camoël, Pénestin. On apprend aussi que le breton est encore connu à Bourg-de-Batz (Batz-sur-Mer), et que « la ligne de division des deux langues commence aux salines d’Herbignac sur le territoire du département de la Loire-Inférieure (…) », soit dans la partie occidentale de la commune d’Assérac, ainsi que dans une partie de Saint-Molf, mais probablement aussi vers Mesquer et Piriac. Cette enquête ne concernait pas le département de la Loire-Inférieure pour des raisons administratives.

 Elle est donc très imprécise pour la région qui nous intéresse.

 

carte_breton_1806.JPG

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Milieu du XIXe siècle

D’après un témoignage recueilli par Paulin Benoist (Exposition : La langue bretonne au pays de Guérande), des anciens parlaient encore le breton à Piriac-sur-Mer après 1830, et à Mesquer encore plus tard. En 1889, le chanoine Le Méné[2] évoque la disparition du breton à Pénestin « à une époque assez rapprochée de nous ».

 

1886

L’enquête de Sébillot[3] indique que le breton, s'il est éteint dans toutes les autres communes situées au sud de la Vilaine, est encore parlé à Bourg-de-Batz. Cette information est confirmée en 1887 par Alcide Leroux, qui dit que « dans quatre villages de (…) Bourg-de-Batz (Kermoisan, Kervalet, Trégaté et Roffiat, NDLA), les personnes de 40 ans connaissent toutes le breton » ; il entendit des enfants jouer en breton dans les rues du village de Roffiat, preuve de la vitalité de la langue [4].

 

1911

Dans l'ALBB il est indiqué: Bourg-de-Batz, Le Croisic, Loire-Inférieure, journalière, 72 ans; seules les personnes de son âge parlent bien le breton.[5]

Batz-sur-Mer est donc la dernière commune du Pays nantais à avoir parlé le breton.

 

 

albb

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait de

l'Atlas linguistique de la Basse-Bretagne- Pierre Le Roux  (1927)

 

J’ai entouré en rouge le point de collecte Batz-Sur-Mer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  SUITE DE L'ARTICLE

 

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