Culture bretonne de Saint-Nazaire (Brière/Presqu'île Guérandaise/Pays de Retz)
Cette publication 21 est une conclusion de l'étude et qui amènera peut-être une prochaine série d'articles
« Le Gallo, uni dans sa diversité, parmi les clés de la réunification de la Bretagne »
dont le but sera de réfléchir au futur du Gallo "sur-unifié" (ce qu'il n'est pas actuellement, il exclue les parlers de Loire-Atlantique .(de Retz et les autres)
_________________________________________________
Avant propos de Karrikell
J'ai l'immense plaisir et honneur d'accueillir sur mon blog Thierry Magot, que je considère comme un véritable érudit des langues, et en ce qui nous concerne du gallo.
La teneur de son exposé qui sera publié ici en plusieurs publications, véritable série ou feuilleton, démonte les affirmations lapidaires de personnes n'y connaissant rien , comme classant le parler de Retz comme un parler Poitevin .
Il est vraiment dommage que le mouvement breton répète à l'envie cette affirmation erronée !
Le mouvement culturel breton se tire une balle dans le pied en faisant le jeu des partisans de la division .
Entre les tenants du "Grand Poitou" (il y en a et certains sont présents en Pays de Retz (historiens du Pays de Retz par exemple, association qui classe ce terroir "entre Bretagne et Poitou",les autres étant les militants culturels poitevins) et les partisans des Pays de la Loire, la Bretagne n'a pas besoin de chiens de Pavlov bretons répétant les choses sans rien y connaître .
Lisez Thierry Magot !
Son exposé est salvateur et va dans le sens de la réunification non seulement politique mais culturelle .
Je publierai peu à peu , publication par publication , l'exposé de Thierry Magot.
Hervé Brétuny, Blog Karrikell
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
5- Conclusion : la réponse à la question-titre :
« Le parler du Pays de Retz peut-il être considéré comme du Gallo ? »
Le parler du Pays de Retz montre de très nombreuses convergences avec le Gallo « standard ». Il montre même une nette convergence discriminante par rapport aux langues d’Oïl de l’Est (Mainiot et Angevin), portée par la distinction entre les formes « aneit » et « anuit » pour aujourd’hui, dans l’évolution de « oy » latin).
L’analyse des divergences montre que sur les 15 divergences notables entre le parler du Pays de Retz et le Gallo « standard » :
Sur les 15 motifs de rejet du parler du Pays de Retz, 13 (c’est-à-dire près de 90%) sont dus au choix arbitraire du Gallo « standard » et donc 2 seulement (près de seulement 10%) dus aux caractéristiques spécifiques véritables du parler du Pays de Retz dans le domaine Gallo.
En peu de mots :
Le parler (de la quasi-totalité) du Pays de Retz est indéniablement un parler de type Gallo, à condition de le considérer comme intégré dans le système spécifique des parlers du dialecte Nantais (la plus grande partie des parlers de Loire Atlantique, le 1/3 du domaine Gallo).
A condition également de choisir comme témoin un Gallo « standard » qui prenne en compte la diversité de l’ensemble des parlers Gallo, en particulier les parlers Nantais.
Le parler du Pays de Retz est impliqué dans une dynamique de transition linguistique menant aux langues Romanes du Sud de l’Europe qui lui confère ainsi, comme aux autres parlers du dialecte Nantais, une évidente touche méridionale dans le domaine Gallo qu’il n’est plus possible d’ignorer.
______________________________________________________________________
Mais maintenant, si on allait plus loin ?
L’étude sur le parler du Pays de Retz nous a fait comprendre qu’il y avait dans le domaine Gallo une grande spécificité des parlers du Pays Nantais (la plus grande partie de la Loire Atlantique, le 1/3 du domaine Gallo).
Il s’agirait peut-être même d’un « dialecte », au sens où on peut parler, par exemple en Breton d’un dialecte Vannetais différent du Breton « standard », mais qui fait pourtant pleinement partie du Breton en toute légitimité.
Mais le mouvement Gallo « officiel » ne parait pas le voir, en dehors d’un localisme diffus, en refusant la notion de dialectes structurés à l’intérieur du Gallo et donc toute légitimité à la spécificité des parlers Nantais.
Ainsi, la quasi-totalité des actions et structures « officielles » de valorisation du Gallo rejette dans les faits, en ne la prenant simplement pas du tout en compte, cette spécificité Nantaise depuis une dizaine d’années, au cours de ce qu’on peut appeler le deuxième mouvement du renouveau Gallo.
La forme Nantaise du Gallo est ainsi totalement ignorée du mouvement Gallo « officiel » dans la quasi-totalité de ses activités et de ses productions pourtant très intéressantes et très innovantes dans des domaines où sa prise en compte serait pourtant indispensable. Et finalement (cause ou conséquence ?) le mouvement Gallo peine lourdement à s’implanter en Loire-Atlantique.
En rejetant la spécificité du parler Nantais, le mouvement Gallo s’oppose paradoxalement à l’existence même du Gallo en tant que l’une des langues spécifiques de la Haute Bretagne et s’oppose ainsi à la bretonnité du Pays Nantais, déjà odieusement contestée par les pouvoirs publics.
Et pourtant le mouvement Gallo clame depuis toujours la nature Bretonne de la Loire Atlantique (et donc la nature Gallo de son parler) et milite pour le rattachement légitime de la Loire-Atlantique à la Bretagne.
Participation du mouvement Gallo à la plus grande manifestation pour la réunification de la Bretagne à Nantes en 2014
Il est donc urgent de se poser les bonnes questions (et de trouver les bonnes réponses) non plus sur la seule Bretonnité ou la Galléité du parler du Pays de Retz, mais finalement sur la prise en compte de la diversité des parlers Gallo et tout particulièrement de ceux de Loire Atlantique.
C’est pourquoi il faudrait se poser en urgence entre autres la question d’un Gallo « standard », en termes de phonétique, de grammaire, de vocabulaire et de graphie unifiée, prenant en compte les parlers du dialecte Nantais.
C’est ce qui pourrait faire l’objet (alors que se pose toujours le problème de la réunification de la Bretagne) d’une nouvelle causerie en plusieurs parties, non pas un feuilleton mais plutôt une mini-série documentaire, (très) critique et si possible interactive, sur le thème :
« Le Gallo, uni dans sa diversité, parmi les clés de la réunification de la Bretagne »