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6 janvier 2023 5 06 /01 /janvier /2023 15:02

 

Dans les années 2007-2008, un Nazairien, que j'ai connu, se faisant appeler "Kiilroy"  sur les réseaux inventa une orthographe du breton dont le but était de rapprocher des autres langues celtiques et spécifiquement britonniques (Gallois et Cornique) et de la rapprocher également de l'Alphabet phonétique international .

 

Source Credib (centre de recherches sur l'identoté bretonne de Saint-Nazaire)

Source Credib (centre de recherches sur l'identoté bretonne de Saint-Nazaire)

 

le résumé que Kilroy fit en 2008  :

 

C'est un système orthographique qui peut convenir à une langue bretonne standard tout en étant capable de rendre compte de n'importe quelle prononciation dialectale ou sous-dialectale. Il permet également de transcrire les textes bretons anciens en offrant un maximum de proximité avec la graphie d'origine. Il soude définitivement la langue bretonne au tronc commun brittonique."

 

Bien sûr à l'époque il se fit villipender (à tort ou à raison ?) car on ne repeint pas un bateau qui coule ...;(la langue bretonne)
 

Il laissa tomber l'idée car les "dialectomanes" et tout le monde bretonnant repoussa l'idée, et alors il abandonna la matière bretonne pour découvrir l'Europe .

 

Je n'ai pas de nouvelles de lui depuis cette époque .

Je vous laisse lire cette introduction au B.A.S. , c'était en tout cas assez brillant je trouve . J'ai d'autres articles de Kilroy où il donne des exemples de textes traduits . C'est toujours très bien argumenté .

les titres en bleu sont de moi.

Si je sens un intérêt pour cette orthographe, je publierais quelques autres articles sur le B.A.S.

 

Hervé, Blog Karrikell

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Le B.A.S., Brethonek : retour aux sources
et modernité.


Le B.A.S. (Brethonek At-Sawet) s'impose tout naturellement comme graphie du XXI° sièce si l'on opère un véritable retour aux sources, c'est-à-dire au moyen breton, voire au vieux breton, et si l'on tranche les ultimes litiges au moyen de l' A.P.I. (Alphabet phonétique international).

Il faut remonter à l'époque d'avant la différenciation dialectale, en donnant la priorité à l'étymologie, et non attendre qu'émerge un consensus entre les dialectophiles contemporains.

Par ailleurs, Il faut avoir recours à l' A.P.I. au lieu de copier les choix graphiques qui caractérisent le français actuel. Voilà les deux idées simples qui sont à l'origine du B.A.S. Ce faisant, on se rapproche évidemment des autres langues celtiques, à commencer par le cornique.

Comme base de réflexion, quel meilleur éclairage sur le moyen breton que le "Dornlevr Krennvrezhoneg" de Goulven Pennaod ? (1)

 

Voyelles


En s'inspirant du chapitre 1 (Ar mouezhiadoù), on peut retenir pour le B.A.S. les voyelles suivantes :

I , Ü, U, E, Ö, O, A.

On se rapproche ainsi de l' A.P.I. (2)

S'agissant des diphtongues, on retiendra AE, AW, EW, OW, en y ajoutant IW.

 

G. Pennaod note que ce qu'on écrit souvent AOU correspond en fait à / où /, c'est-à-dire à [ow]. Albert Deshayes utilise le OW dans son Dictionnaire étymologique : DOW au lieu de DAOU. (3).
 

Consonnes


Les consonnes ? Sans entrer dans le détail, on voit que le système consonantique du moyen breton reste présent en breton moderne.

 

Mais le BAS affiche sa différence en revenant au TH du vieux breton et en traitant en DH le phonème
breton équivalent du DD gallois.

 

Consonnes finales


Les consonnes finales ? Pourquoi le BAS les écrit-il non-voisées ?
Parce que cela est en conformité avec la phonologie historique du breton, avec l'étymologie. Parce que la consonne finale se prononce non-voisée dans bien des cas, lorsque la liaison avec le mot suivant
est non-voisée ( provection par sandhi, page 163 de la grammaire de F. Favereau, HENT-PRAS, etc... ).

 

La finale se voisera, bien entendu, dans le cas inverse du sanghi par lénition, mais cela s'apprend par
l'usage, sans problème. De même que le voisement de la consonne dans la plupart des dérivations.

L'expérience montre que l'emploi, dans l'écrit, des finales voisées B, D, G, Z, entraîne des prononciations défectueuses à la française, à savoir BE, DE, GUE, ZE (Ex : BREIZH prononcé / braize / et BREZHONEG
prononcé / brézonègue / ).

Par contre, le fait que MAT EW exige une prononciation [madew] est beaucoup plus facile à enseigner. C'est un
phénomène phonétique très fréquent entre deux voyelles.

En ce qui concerne le -M final vieux breton (-M spiré), le BAS le traite en -MH. On aura donc KLAMH et non KLAñV. Et par ailleurs SH au lieu de CH, ZH au lieu de J, HW- au lieu de C'HW-.

 

Mutations


Les mutations ? Ne pas en faire un casse-tête. "Ar c'hemmadurioù derou- ger ne vezent ket arouiezet peurliesañ er skridoù krennvrezhonek,..." signale G. Pennaod.
 

Le BAS utilise le H additionnel pour marquer la spiration de la plupart des consonnes : KH, TH, PH, GH, DH, BH, MH. Le rendement linguistique - et pédagogique - est meilleur qu'avec le C'H polyvalent et l'emploi spécial de V et de Z.


Identité Celtique

 

Le BAS - qui n'utilise pas les formes OU et EU à la française, qui utilise le J comme semi-consonne ( > JA ) et non comme le J du JE français - souligne donc l'identité celtique de la langue bretonne et peut contribuer à la rendre ainsi plus attractive, notamment auprès de la jeunesse.

C'est un système orthographique qui peut convenir à une langue bretonne standard tout en étant capable de rendre compte de n'importe quelle prononciation dialectale ou sous-dialectale. Il permet également de transcrire les textes bretons anciens en offrant un maximum de proximité avec la graphie d'origine. Il soude
définitivement la langue bretonne au tronc commun brittonique.

Kilroy.
29/11/2008.


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(1)- Preder, 1979.


(2)- Le BAS utilise en plus le Y pour le [I] ouvert, pour différencier certains mots . Ex : LENN / LYNN.
(3)- Si en outre, au lieu de -Où, on utilise -OW pour les pluriels, comme le préconise A. Deshayes. on a un très bon rapport étymologie/API.

A noter enfin que G. Pennaod et A. Deshayes sont d'accord sur un point : les pluriels de noms de personne en -ION ( à la vannetaise, de préférence au -IEN du KLT ). Mieux intégrer le vannetais, c'est aussi un des objectifs du BAS : il serait bon d'en finir avec la pagaille orthographique qui conforte la théorie pernicieuse des " deux langues bretonnes".


 

 

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