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8 septembre 2023 5 08 /09 /septembre /2023 12:55
Yann Mikael (1937,2022)

Yann Mikael (1937,2022)

Pihern n°1 éditorial en breton de Yann Mikael ( à propos du but de la revue ) : Gallo-Breton pour la Bretagne

Yann Mikael,

Revue Pihern, N°1, 1981 , association Vantyé

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Traduction en français en dessous .

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Avant-Propos Karrikell :

en Résumé Yann Mikael pense qu'il est bon d'attirer les Haut-Bretons par le Gallo (nommé Gallo-Breton par lui) pour les intéresser indirectement à tout ce qui concerne l'identité de la Bretagne, et particulièrement aux habitants de Loire-Atlantique pour un ancrage culturel direct à la Bretagne.

Je pense que certains militants Gallos actuels peuvent s'y reconnaître . Mais la majorité malheureusement semble vouloir en faire une langue concurrente voir "ennemie" de la langue bretonne en Haute-Bretagne

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Albac’henn marteze, trubarderezh morse !

 

Un dra ha ne baouezo ket an dud da gomz diwar he fenn warc’hoaz ez eo kudenn yezh romanek Breizh-Uhel, élese ar Galloeg pe Gallaoueg, a gavan-me gwelloc’h envel gallobrezhoneg ha tud all c’hoazh britoromaneg.

Daout ma ‘z eo deuet ar brezhoneg da vezan yezh va c’halon, ar yezh a vennfen evit Breizh a bezh ne c’hellan ket ankounac’haat ez eo bet ar gallobrezhoneg, tezh va c’havell, yezh va yaouankiz (daoust m’em eus graet va seizh gwellan ur mare ‘zo bet evit va ziac’hubiñ diouti) hag en abeg da se ez on bet war evezh,kerkent am eus klevet e oa tud oc’h ober war he zro, seul vuiañ m’em boa labouret, evit ar blijadur hepken, ur pemzeg bloaz bennak a-raok, da sevel ur seurt doare skrivañ eus ar gallobrezhoneg o tennañ da skrivadur ar brezhoneg e oan o teskiñ.

Ne vagan ket, evel tud’zo, faltazi war un deskadurezh a berzh stad evit ar gallobrezhoneg, pezh ne c’hoantaon ket a -durall, rak ne lakan ket ar brezhoneg hag ar gallobrezhoneg war an hevelep pazenn.

 

Ur yezh c’hlan eo ar brezhoneg, pe war bouez nebeut, tra ma ‘z eo ar gallobrezhoneg ur yezh hiron, frouezh an degouezh, gwallzarvoud an istor, pezh ne vir ket outañ , dre forzh bezañ goveliet gant rumadoù tud, da gaout ur spesadegezh dezhañ e-unan, m’emañ a-durall o koll dre forzh klask tennañ muioc’h d’ar galleg eget d’ar brezhoneg.

 

Hon arvez, gant ar c’hevredad Vantyé hag ar gelc’hgelaouenn-mañ ‘zo labourat war ar gallobrezhoneg o pouezañ war spesadegezh ar yezh, elese, war he c’herentiezh gant ar brehoneg, hag en distouez d’an dud kalz tud e Breizh-Uhel ne zesko biken ar brezhoneg, hogen an dud se a c’hell bezañ dedennet gant ar gallobrezhoneg tostoc’h d’o c’halon, d’o c’hizidigezh ho dre ar yezh-se mar pouezomp a walc’h war he c’herentiezh gant ar brezhoneg a c’hellomp dedennañ o spered war danvez Breizh dre vras, pergen e Liger Atlantel ma vez nac’het outañ bezañ ul lodenn eus Breizh. Ar Gallobrezhoneg a c’hellfe bezañ ur pont hogen ivez ul linenn difenn atre ar brezhoneg hag ar galleg, mar geller c’hoazh komz evel-se, pa ‘z anavezer pouez an araezioùu stlenn, a zo ar skingomz hag ar skinwel, ha n’emañ ker ar renerezh anezho etre daouarn ar vreizhiz.

Yann Mikael, Revue Pihern, N°1 1981 , association Vantyé

 

Pihern n°1 éditorial en breton de Yann Mikael ( à propos du but de la revue ) : Gallo-Breton pour la Bretagne

Une marotte peut-etre, une trahison jamais !

 

Il y a un sujet sur lequel les gens n’arrêterons pas de parler ni aujourd’hui , ni demain c’est le problème de la langue romane en Haute-Bretagne, à savoir le Gallo, que je préfère appeler le « Gallo-Breton » (gallobrezhoneg) et d’autres personnes encore le Britto-roman.

 

Bien que le Breton soit devenu ma langue de coeur, la langue que je voudrai pour la Bretagne entière, je ne peux pas oublier que le Gallo-Breton, appris dès le berceau, la langue de ma jeunesse (bien que j’ai fait tous les efforts du monde un temps pour m’en libérer), et à cause de cela je suis resté intéressé, dès que j’ai su que des gens s’en occupaient, d’autant plus que j’avais travaillé , seulement pour le plaisir, 15ans auparavant, à créer une orthographe du Gallo-Breton s’inspirant du Breton que j’étais en train d’apprendre.

 

Je ne nourrissais pas, comme certaines personnes, la demande que son enseignement soit assuré par l’État, une chose que je ne voulais pas de toute façon, je ne met pas le Gallo-Breton à hauteur du Breton, le Breton est une langue pure, ou tout du moins asez pure, tandis que le Gallo-Breton est une langue hybride, fruit du hasard, accident de l’Histoire, ce qui ne l’empêche pas, à force d’avoir été forgée par des générations et des générations d’avoir sa propre spécificité, chose qu’il est en train de perdre de toute façon à force de chercher à se rapprocher de plus en plus du français au détriment du Breton .

 

Notre but, avec l’association Vantyé et de cette revue est de travailler sur le Gallo-Breton en appuyant sur la spécificité de cette langue, à savoir, sur la parenté avec le Breton, et d’expliquer à la masse de gens en Haute-Bretagne qui n’apprendront jamais le Breton , mais ces gens peuvent être intéressés par le Gallo-Breton plus proche de leur coeur, de leur naissance, et par cette langue si nous appuyons assez sur la parenté avec le Breton , nous pouvons intéresser leur esprit sur le sujet de la Bretagne en général, précisèment en Loire-Atlantique où il est nié qu’on soit une partie de la Bretagne .

 

Le Gallo-Breton pourrait être un pont et même une ligne de défense entre le Breton et le Français, si on peut encore parler comme cela, quand on sait le poids des moyens d’informations, c’est à dire la radio et la télé, et dont la direction n’est pas entre les mains des Bretons .

 

Yann Mikael,

Revue Pihern, N°1,  1981 , association Vantyé

 

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25 juillet 2023 2 25 /07 /juillet /2023 11:22
Karrikell Yann Mikaël
Yann Mikaël, source : source : argedour.bzh

 

Yann Mikaël, de Guéméné-Penfao (44) , 1937-2022, a été quelqu’un qui a marqué le monde du Breton et du Gallo du Pays Nantais, c’était un auteur prolifique, et un des principaux contributeurs de cette revue Pihern, qui a paru de 1981 à 2016 au sein de l’association Vantyé.

Pour une meilleure présentation :

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/guemene-penfao-44290/natif-de-guemene-penfao-l-ecrivain-yann-mikael-est-decede-62c9dc5e-8777-11ed-9105-0edf1d3343be

Les mots bretons du gallo-breton , PIHERN 2, Yann Mikaël, 1981

Voici un extrait du numéro 2 de PIHERN : « Les mots bretons du gallo-breton »

1981

Revue VANTYÉ

64 Route de Derval 44290 GUEMENE PENFAO Bretagne

page 23 à 25

 

Les mots bretons du gallo-breton

 

Des lecteurs nous ont fait remarquer que l’évidence ne sautait pas aux yeux que certains mots du Gallo-breton venaient du breton. Nous avons donc décidé de reprendre certains mots déjà cités et d’en donner de plus amples explications.

 

Gëd  : humeur galante chez les chiens, s’emploie aussi péjorativement chez les personnes. « Alë a la gëd » (courir les filles)

Sans aucun doute, l’origine en est le breton « Gadal » (lubrique, lascif) apparenté avec ‘gast’ (femme de mauvaise vie).

 

Gëdiy : mot dérivé du précédent, traduit ‘coureuse de garçon ».

 

Gëdyë : Idem pour l’origine, traduit « coureur de fille ».

 

Rakwè : c’est le plus petit d’une portée, le dernier d’une famille, j’y vois le breton ‘kazhkoad’ (chat des bois, c’est à dire l’écureuil), la forme vannetaise en est ‘kah-koed’. Avec l’aricle devant il y a mutation du ‘k’ initial en c’h qui se prononce comme un double ‘r’ raclé et nous avons ainsi une prononciation proche de ‘rakwé’ hormis le ‘d’ qui tombe en gallo-breton. Je me souviens aussi que dans une famille on appelait le plus jeune des garçons le ‘chat d’écureuil’ donc ‘er c’hahkoed’.

 

Vouyë : ce mot veut dire gicler. J’y vois le breton ‘bouilhañ’. Un des mots pour dire ‘gicler’, couler abondamment’.

Ce mot serait resté en gallo-breton sans sa forme mutée, la consonne initiale ‘b’ devenant ‘v’. Deux autres mots semblent être de la même famille, c’est ‘avouyë’ qui veut dire ‘arroser’ et ‘avouyèt’ qui désigne un entonnoir, mais pour ce dernier mot j’y mettrais des réserves jusqu’à plus ample informé.

 

Fërziyë : remuer, bouger, frétiller – ce mot est proche du français ‘frétiller’, lui-même de même origine que le breton ‘frezilhañ’ mais le gallo-breton ‘fërziyë’ vient du breton à cause du ‘T’ latin qui devient ‘s’ en breton.

 

Pakrë : semblable ressemblant, ce n’est pas la traduction exacte car ce mot s’emploie dans des expressions comme « s’é pakrë son pér » ou « s’é son pér tou pakrë » (c’est son père tout craché). En breton ce mot sert à renforcer le mot ‘semblable’ qui est ‘heñvel’ ex. heñvel – pakret ‘ouzh e dad eo’ (il ressemble tout à fait à son père)

 

Eknë : Ce mot veut dire ‘éreinté’ complètement ‘fatigué’ il contient le mot breton ‘kein’ (dos) une forme plus ancienne a dû être ‘ékeynë’ ou ‘ékënë’, puis le ‘e’ entre ‘k’ et ‘n’ est tombé. A noter qu’en françaisont dit ‘rein’ souvent pour parler du dos.

 

Breenëy : Ce mot désigne une préparation pour le bétail faite de pommes de terre coupées mélangées avec du son. Il contient la racine bretonne ‘brenn’ qui désigne le son (de blé, d’avoine) le mot barkhètàyj est synonyme de ‘breenëy’

Orsè : (pluriel orsyaw) désigne un récipient du genre bol, écuelle, baquet, seau. Ce mot est sans aucun doute le breton ‘orsel’ qui plus précisément veut dire ‘burette’, ‘fiole’. Le sens du mot a dû dériver.

 

Loyè : c’est la corne que le faucheur suspend à sa ceinture pour y mettre sa pierre à faux. Par extension ou par dérivé inverse, cela désigne aussi les cornes des vaches et des bœufs. Dans ce mot il y a le breton ‘hogell’ qui désigne la même chose. Après évolution normale, en gallo-breton nous aurions du avoir ‘hoyè ‘ mais l’article français ‘le’ est venu s’y accoler comme dans ‘lévyë’ pour ‘évier’ et ‘lusè’ pour ‘huisset’ (petite porte ou plutôt haut de porte).

 

Dërak : Ce mot qui n’est plus guère utilisé veut dire ‘devant’, c’est le breton ‘dirak’ avec passage du ‘i’ en ‘ë’.

Une autre forme du mot breton est ‘rak’ c’est sans doute lui que nous retrouvons dans le gallo-breton ‘rak’ qui traduit ‘près de’, ‘auprès de’.

 

Grafignë : Ce mot veut dire ‘griffer’ en breton nous avons ‘krafignat’ qui devient ‘grafign’ en conjugaison avec le sujet devant. Il doit y avoir une parenté entre les trois mots avec la racine ‘grif’, ‘graf’ mais les mots bretons et gallo-breton sont les plus proches.

 

Sigwengnë ou chikwengnë : ce mot veut dire ‘mal couper’ avec un scie ou un couteau. Dans le début du mot j’y voyais le français ‘scie’, mais il y a deux mots bretons très ressemblant et qui ont le même sens, chikougnañ et chakoniat, il doit y avoir origine commune.

A noter aussi le nom de famille ‘Sigoignet’ qui se prononce localement ‘Sigwengnë’.

 

Bërucho : C’est un des noms du roitelet, l’autre étant ‘Bërtaw’. Je pense que ce mot vient du breton « Boc’hruz », mais que le sens en a dérivé puisqu’il désigne en breton le rouge-gorge et qu’en gallo-breton on n’a pas de nom spécifique pour cet oiseau.

 

Rwë : Ce mot masculin désigne le ‘ruisseau’ tout comme le mot ‘rusè’ (pluriel rusyaw). L’origine en est le mot breton ‘gouer’ (ruisseau qui étant féminin se dit « ar c’houer » quand on met l’article indéfini devant. NB. « c’h » se prononce comme un double ‘r’ craché d’où notre ‘rwë’.

 

À suivre …

 

YANN MIKAEL

 

 

 

 

 

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